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LIVRE ONZIÈME



I


En 1814, j’étais entré dans la maison militaire du roi Louis XVIII, comme tous les jeunes gens de mon âge dont les familles étaient attachées par souvenir à l’ancienne monarchie. Je faisais partie des corps de cette garde qui devait marcher contre Bonaparte à Nevers, puis à Fontainebleau, puis enfin défendre Paris avec la garde nationale et les jeunes gens des écoles enrôlés spontanément et par le seul enthousiasme de la liberté contre l’invasion des soldats de l’île d’Elbe.

On fait grimacer indignement l’histoire depuis quinze ans sur ce retour de Bonaparte soi-disant triomphal à Paris aux applaudissements de la France. C’est un mensonge convenu qui n’en est pas moins un grossier mensonge.