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Un oiseau de tendresse et de mélancolie
S’y pose pour chanter sur le rameau qui plie !
Oh ! dis, fleur que la vie a fait si tôt flétrir,
N’est-il pas une terre où tout doit refleurir ?
 
Remontez, remontez à ces heures passées !
Vos tristes souvenirs m’aident à soupirer !
Allez où va mon âme ! allez, à mes pensées !
Mon cœur est plein, je veux pleurer !



C’est ainsi que j’expiai par ces larmes écrites la dureté et l’ingratitude de mon cœur de dix-huit ans. Je ne puis jamais relire ces vers sans adorer cette fraîche image que rouleront éternellement pour moi les vagues transparentes et plaintives du golfe de Naples… et sans me haïr moi-même ! Mais les âmes pardonnent là-haut. La sienne m’a pardonné. Pardonnez-moi aussi, vous ! J’ai pleuré.