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LIVRE DIXIÈME



I


J’allais faire de longues courses à travers la ville, sur les quais, dans la campagne ; mais ces courses solitaires n’étaient pas tristes comme les premiers jours de mon retour à Naples. Je jouissais seul, mais je jouissais délicieusement des spectacles de la ville, de la côte, du ciel et des eaux. Le sentiment momentané de mon isolement ne m’accablait plus ; il me recueillait en moi-même et concentrait les forces de mon cœur et de ma pensée. Je savais que des yeux et des pensées amies me suivaient dans cette foule ou dans ces déserts, et qu’au retour j’étais attendu par des cœurs pleins de moi.

Je n’étais plus comme l’oiseau qui crie autour des nids étrangers, suivant l’expression de la vieille femme,