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Sous la voûte sans clef flottant de toutes parts,
Élever sa pensée autant que ses regards.
De l’amour dans son cœur fixé par l’innocence,
Même après sa jeunesse on sentait la présence,
Comme on respire encor dans un vase exhalé
L’odeur d’un doux parfum après qu’il a brûlé ;
Comme, en quittant la terre, un soleil qui s’ombrage
Laisse encor sa chaleur et sa pourpre au nuage.
Les doux ressouvenirs, ces échos du bonheur,
Jusqu’à ses derniers jours réchauffèrent son cœur :
Quand de ces jours nombreux la coupe fut remplie,
Il accueillit la mort en bénissant la vie.
Vous dont le nom sublime a volé sous les cieux,
Heureux, sages ou grands, qu’avez-vous eu de mieux ?
Dieu ne mesure pas nos sorts à l’étendue ;
La goutte de rosée à l’herbe suspendue
Y réfléchit un ciel aussi vaste, aussi pur
Que l’immense Océan dans ses plaines d’azur ! »