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Sous ce rideau brûlant qui le voile et l’éclaire,
Moïse a seul, vivant, osé s’ensevelir.
Quel regard sondera ce terrible mystère ?
Entre l’homme et le feu que va-t-il s’accomplir ?
Dissipez, vains mortels, l’effroi qui vous atterre !
C’est Jéhovah qui sort ! Il descend au milieu

Des tempêtes et du tonnerre !

C’est Dieu qui se choisit son peuple sur la terre,
C’est un peuple à genoux qui reconnaît son Dieu !






L’Indien, élevant son âme
Aux voûtes de son ciel d’azur,
Adore l’éternelle flamme
Prise à son foyer le plus pur ;
Au premier rayon de l’aurore,
Il s’incline, il chante, il adore
L’astre d’où ruisselle le jour ;
Et, le soir, sa triste paupière
Sur le tombeau de la lumière
Pleure avec des larmes d’amour.

Aux plages que le Nil inonde,
Des déserts le crédule enfant,
Brûlé par le flambeau du monde,
Adore un plus doux firmament.
Amant de ses nuits solitaires,
Pour son culte ami des mystères,
Il attend dans l’ombre les cieux,
Et du sein des sables arides
Il élève des pyramides
Pour compter de plus près ses dieux.