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AVERTISSEMENT




Si la poésie n’est pas un vain assemblage de sons, elle est sans doute la forme la plus sublime que puisse revêtir la pensée humaine : elle emprunte à la musique cette qualité indéfinissable de l’harmonie qu’on a appelée céleste, faute de pouvoir lui trouver un autre nom : parlant aux sens par la cadence des sons, et à l’âme par l’élévation et l’énergie du sens, elle saisit à la fois tout l’homme ; elle le charme, le ravit, l’enivre ; elle exalte en lui le principe divin ; elle lui fait sentir pour un moment ce quelque chose de plus qu’humain qui l’a fait nommer la langue des dieux.

C’est du moins la langue des philosophes, si la philosophie est ce qu’elle doit être, le plus haut degré d’élévation