Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 11.djvu/372

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur l’inviolabilité n’est pas complète. Il y aura beaucoup d’idées à y ajouter. Il sera facile de prouver que les peuples aussi sont inviolables, qu’il n’y a pas de contrat sans réciprocité, et qu’il est évident que, si le ci-devant roi a voulu violer, trahir, perdre la nation française, il est dans la justice éternelle qu’il soit condamné. »

Pétion et Barbaroux firent également des motions temporisatrices, tout en couvrant, comme Danton, leur secrète humanité d’imprécations contre les trahisons du roi.


XXVIII

L’impatience réelle ou feinte du jugement de Louis XVI agitait également les sections, le journalisme, les Jacobins et les Cordeliers. Des orateurs nomades se dressaient des tribunes portatives au milieu des jardins publics, et altéraient la multitude de vengeance et de sang. Le peuple, interrompant ses travaux avant la fin du jour, ondoyait, à la voix de ces meneurs et à l’inspiration de ces affiches, de la porte de la Convention à la porte des Jacobins et des Cordeliers, prenant de plus en plus parti pour Robespierre, et demandant à grands cris l’épreuve des traîtres dans le jugement du roi. La commune soufflait ces agitations, et donnait pour mot d’ordre aux sections les trahisons de Roland et de la Gironde. L’insurrection en permanence était suspendue sur la Convention.

Tantôt la rumeur publique accusait les Girondins d’affa-