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se réunissent pour protéger l’indépendance de la représentation nationale ! Citoyens ! ils se réuniront, ils vous feront un rempart de leurs corps ! Marseille a prévenu vos décrets : elle est en mouvement. Ses enfants marchent ! S’ils devaient être vaincus, si nous devions être bloqués ici par nos ennemis, déclarez d’avance que nos suppléants se rassembleront dans une ville désignée : et nous, mourons ici ! Quant à l’accusation que j’ai portée contre Robespierre, je déclare que j’aimais Robespierre, que je l’estimais. Qu’il reconnaisse sa faute, et je retire mon accusation ! Mais qu’il ne parle pas de calomnie ! S’il a servi la liberté par ses écrits, nous l’avons défendue de nos bras ! Citoyens ! quand le moment du péril sera venu, alors vous nous jugerez ! Nous verrons si les faiseurs de placards sauront mourir avec nous ! »

Cette allusion méprisante à Robespierre et à Marat fut couverte d’applaudissements.

Cambon, de Montpellier, âme droite et fougueuse, qui se jetait avec toute l’énergie de ses convictions du côté où lui apparaissait la justice, soutint Barbaroux. Il signala les scandales d’usurpation de pouvoir que s’était permis la commune de Paris. « On veut nous donner le régime municipe de Rome ! s’écria-t-il. Je le dis, les députés du Midi veulent l’unité républicaine ! » Ce cri du patriotisme fut répété, comme le mot d’ordre de la nation, par toutes les parties de la salle. « L’unité, nous la voulons tous ! tous ! tous ! »

Panis, l’ami de Robespierre, voulut répliquer à Barbaroux. Il raconta que ses entrevues avec les chefs des Marseillais n’avaient eu d’autre but que de tramer le siége des Tuileries. « Président, dit-il à Pétion, vous étiez alors à la