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libre et les trônes, un choc où le vieux monde politique serait brisé et ferait place, non aux principes, mais aux hommes nouveaux.

Enfin beaucoup d’autres, tels que Marat et ses complices, voulaient proclamer la république comme une vengeance du peuple contre les rois et les aristocrates, et comme une ère d’agitation et de trouble où la fortune multiplierait ces hasards qui abaissent ce qui est en haut et qui exaltent ce qui est en bas. L’écume a besoin des tempêtes pour s’élever et pour surnager. La politique de ces démagogues n’était que la sédition rédigée en principe, et l’anarchie écrite en constitution.


IX

Cependant, chacun de ces partis devait se presser, pour ne pas laisser à l’autre l’honneur de l’initiative et l’avantage de la priorité.

Les Girondins, fiers de leur nombre dans la Convention, se réunirent en conseil chez madame Roland et résolurent de n’admettre la discussion sur le changement de forme du gouvernement qu’après s’être emparés des commissions exécutives et surtout de la commission de constitution, qui prépareraient leur plan, qui assureraient leur moyen et qui seraient les organes de leurs volontés. Ils se croyaient assez maîtres de la Convention par le nombre de leurs adhérents et par l’autorité de leur crédit pour pré-