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et des cours chez le roi, de chez le roi dans les postes. Les ministres, les généraux, M. de Boissieu, M. de La Chesnaye, commandant en second de la garde nationale sous M. de Mandat ; d’Ermigny, commandant de la gendarmerie ; Carl et Guinguerlo, ses lieutenants ; Rœderer, les membres du département de Paris, deux officiers municipaux, Leroux et Borie, Pétion lui-même, parcouraient sans cesse les appartements ; leurs physionomies, plus sombres ou plus sereines selon les nouvelles qu’ils portaient au roi, répandaient la confiance ou l’inquiétude dans les salles. Des demi-mots jetés en passant par ces chefs aux commandants des postes circulaient. Les heures étaient longues comme l’incertitude et agitées comme l’attente.


XVII

Pendant que ces troupes légales se groupaient aux ordres de la loi autour du chef constitutionnel du royaume, d’autres défenseurs volontaires, appelés du fond de leur province ou de leurs demeures par les dangers de cette journée, se pressaient autour du roi pour le couvrir de leurs corps. Sans autre titre que leur courage pour entrer au château, où leur présence était suspecte à la garde nationale, ils s’y glissaient un à un, sans uniforme, cachant leurs armes, baissant la tête, et comme honteux de venir apporter leur sang et leur vie.

C’étaient d’abord les officiers de la garde constitution-