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ce titre, du commandement général des Tuileries. C’était un gentilhomme des environs de Paris, capitaine dans les gardes françaises avant la Révolution, puis chef de bataillon de la garde nationale sous M. de La Fayette, dont il partageait les opinions. Dévoué d’esprit à la constitution, de cœur au roi, il croyait confondre ses devoirs d’opinion et ses devoirs de soldat en défendant dans Louis XVI le roi de ses aïeux et le chef légal de la nation. Homme intrépide, mais de peu de ressources dans l’esprit, il était plus propre à bien mourir qu’à bien commander. Le roi se fiait néanmoins avec raison à son dévouement. Le jeudi 9, Mandat donna ordre à seize bataillons choisis dans la garde nationale de se tenir prêts à marcher. À six heures du soir tous les postes furent triplés au château. Depuis deux jours, le régiment des gardes suisses tout entier, au nombre de neuf cents hommes, était arrivé. Un détachement de quelques hommes seulement était resté à la caserne de Courbevoie. M. de Maillardoz commandait les Suisses. On les avait logés dans l’hôtel de Brionne et dans les écuries de la cour Marsan. À onze heures ils étaient sous les armes. On les plaça en avant-postes à l’issue de tous les débouchés.


XII

Trente gardes nationaux stationnaient avec les Suisses dans la cour Royale, au pied du grand escalier. Ils avaient reçu de Mandat l’ordre de repousser la force par la force,