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fesseur à Caen ; Simon, journaliste à Strasbourg, et Galissot, de Langres. Ils s’adjoignirent aussitôt pour collègues les meneurs de Paris qui tenaient d’avance les fils de l’agitation dans les différents quartiers de la capitale, et les principaux démagogues des faubourgs. C’étaient le journaliste girondin Carra, Fournier l’Américain, Westermann, Kieulin l’Alsacien, Santerre, Alexandre, Lazowski, Polonais nationalisé par son fanatisme républicain ; Antoine de Metz, ancien membre de l’Assemblée constituante ; Lagrey et Garin, électeurs de 1789.


V

La première séance de ce directoire se tint dans un petit cabaret de la rue Saint-Antoine, au Soleil d’Or, près de la Bastille, dans la nuit du jeudi au vendredi 26 juillet. Gorsas, rédacteur du Courrier de Versailles, et un des chefs de colonne qui avaient marché le 6 octobre pour ramener le roi à Paris, lié depuis avec les Girondins pour arrêter le mouvement qu’il avait accéléré, parut à deux heures du matin dans ce cabaret pour y faire prêter aux conjurés le serment de mourir ou de conquérir la liberté. Fournier l’Américain y apporta un drapeau avec cette inscription : Loi martiale du peuple souverain ! Carra alla de là prendre chez Santerre cinq cents exemplaires d’une affiche ne portant que ces mots : Mort à ceux qui tireront sur les colonnes du peuple !