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renforcer ensuite jusqu’à quatre-vingt mille soldats cette armée d’attaque, et y joindre les bataillons belges, levés au nom de leur indépendance, pour combattre l’armée de l’empereur à mesure qu’elle arriverait d’Allemagne, tel était le plan hardi de la campagne conçu par Dumouriez. Rien n’y manquait, de toutes les conditions de succès, qu’un homme pour l’exécuter. Dumouriez disposa les troupes et les commandements conformément à ce plan.


XI

L’élan de la France répondait à l’élan de son génie.

De l’autre côté du Rhin, les préparatifs se faisaient avec énergie et ensemble. L’empereur et le roi de Prusse se réunirent à Francfort. Le duc de Brunswick s’y trouva avec eux. L’impératrice de Russie adhéra à l’agression des puissances contre la nation française, et fit marcher ses troupes contre la Pologne pour y étouffer les germes des mêmes principes qu’on allait combattre à Paris. L’Allemagne entière céda, malgré elle, à l’impulsion des trois cabinets, et s’ébranla par masses vers le Rhin. L’empereur préluda à la guerre des trônes contre les peuples par son couronnement à Francfort. Le quartier général du duc de Brunswick s’organisa à Coblentz ; c’était la capitale de l’émigration. Le généralissime de la confédération y eut une première entrevue avec le comte de Provence et le comte d’Artois, les deux frères de Louis XVI. Il leur