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contre-révolutionnaires. Qu’il sollicite lui-même une loi sur l’éducation du prince royal, et qu’il le fasse élever dans l’esprit de la constitution. Qu’il retire enfin à M. de La Fayette son commandement dans l’armée. Si le roi prend ces résolutions et y persiste avec fermeté, la constitution est sauvée ! »

Cette lettre, remise au roi par Thierri, n’avait point été provoquée par ce prince. Il s’irrita des secours qu’on lui prodiguait. « Que veulent ces hommes ? dit-il à Boze. Tout ce qu’ils me conseillent, ne l’ai-je pas fait ? N’ai-je pas choisi des patriotes pour ministres ? N’ai-je pas repoussé des secours du dehors ? N’ai-je pas désavoué mes frères ? empêché autant qu’il était en moi la coalition et armé les frontières ? Ne suis-je pas, depuis l’acceptation de la constitution, plus fidèle que les factieux à mon serment ? »

Les chefs girondins, encore indécis entre la république et la monarchie, tâtaient ainsi le pouvoir, tantôt dans l’Assemblée, tantôt dans le roi, prêts à le saisir où ils le rencontreraient. Ne le trouvant point du côté du roi, ils jugèrent qu’il y avait plus de sûreté à saper le trône qu’à le consolider, et ils se tournèrent de plus en plus vers les factieux.


XVIII

Cependant, maîtres à demi du conseil par Roland, par Clavière et par Servan, qui avait succédé à de Grave, ils