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POÉTIQUES.

Et le couvre à demi :
Telle, pour sommeiller, la blanche tourterelle
Courbe son cou d’albâtre, et ramène son aile
Sur son œil endormi.

Le doux gémissement de son sein qui respire
Se mêle au bruit plaintif de l’onde, qui soupire
À flots harmonieux ;
Et l’ombre de ses cils, que le zéphyr soulève,
Flotte légèrement comme l’ombre d’un rêve
Qui passe sur ses yeux.


Que ton sommeil est doux, ô vierge, ô ma colombe !
Comme d’un cours égal ton sein monte et retombe
Avec un long soupir !
Deux vagues que blanchit le rayon de la lune,
D’un mouvement moins doux viennent l’une après l’une
Murmurer ou mourir !


Laisse-moi respirer sur ces lèvres vermeilles
Ce souffle parfumé… Qu’ai-je fait ? tu t’éveilles.
L’azur voilé des cieux
Vient chercher doucement ta timide paupière ;
Mais toi… ton doux regard, en voyant la lumière,
N’a cherché que mes yeux.