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MÉDITATIONS

Que ce calme lui pèse ! Ô lyre ! ô mon génie !
Musique intérieure, ineffable harmonie,
Harpe que j’entendais résonner dans les airs
Comme un écho lointain des célestes concerts,
Pendant qu’il en est temps, pendant qu’il vibre encore,
Venez, venez bercer ce cœur qui vous implore !
Et toi qui donnes l’âme à mon luth inspiré,
Esprit capricieux, viens, prélude à ton gré !

Il descend ! il descend ! La harpe obéissante
A frémi mollement sous son vol cadencé,

Et de la corde frémissante

Le souffle harmonieux dans mon âme a passé.





L’onde qui baise ce rivage,
De quoi se plaint-elle à ses bords ?
Pourquoi le roseau sur la plage,
Pourquoi le ruisseau sous l’ombrage,
Rendent-ils de tristes accords ?

De quoi gémit la tourterelle
Quand, dans le silence des bois,
Seule auprès du ramier fidèle,
L’amour fait palpiter son aile,
Les baisers étouffent sa voix ?

Et toi, qui mollement te livre
Au doux sourire du bonheur,