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ANTONIELLA

tures qui vendent leur honneur parmi les tombeaux. Ils me prirent mon demi-talaro, envoyèrent acheter du vin, burent et mangèrent en se moquant de moi, et me jetèrent, avec mépris, une croûte de leur pain, pour me ranimer dans ma langueur. Après l’avoir longtemps tenue entre mes dents sans l’avaler, comme si j’avais dû manger ainsi ma propre condamnation, je finis par la sucer machinalement et par m’assoupir.

XXXVII

Je fus, au soleil levant, conduite par deux d’entre eux devant le juge du quartier, comme une proie qui allait s’offrir d’elle--