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ANTONIELLA.

d’été promenaient sur les dents des roches, sur les broussailles de myrtes et dans les anfractuosités des montagnes.

— Quel pays ! me disais-je ; comment n’y pas vivre, et comment s’y résoudre à mourir !

Je ne me couchai que tard dans la nuit, et les ravissantes figures entrevues aux fenêtres de la maison d’asile correctionnel de Molo-di-Gaeta, et le visage mélancolique et énigmatique de la recluse, flottèrent toute la nuit devant mes yeux, entre la veille et le sommeil, comme les rêves d’Orient d’un poëte de Perse devant les murs festonnés d’un harem dans les jardins d’Ispahan. De tels songes ne valent rien au repos des sens.

Cependant, je l’avoue, les charmants vi-