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ANTONIELLA

profonde, qui s’ouvrait et s’enfouissait par plusieurs degrés de l’autre côté du marché de Foggio, en face du palais du général. Ils avaient leurs sabres et leurs carabines pour défendre leur vie contre les traîtres ; mais les troupes du gouvernement qui débouchaient des rues voisines se pressèrent à la porte du souterrain et tirèrent au hasard dans les ténèbres sur les fugitifs. Ceux-ci ripostèrent de leurs carabines, en sorte que l’entrée et les degrés du souterrain, jonchés de morts, devinrent, en peu de minutes, un lac de sang où les troupes et les Vandarelli donnaient et recevaient des coups mortels, aux cris et aux imprécations de la foule.