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ANTONIELLA

confusion, aux gendarmes qui devaient me reconduire aux Repenties, s’était évadé facilement lui-même du corps de garde de la place Medina.

Muni de l’argent qu’il avait gagné en Sicile, comme élève médecin, doué d’une audace que son air de simplicité et de douceur n’aurait pas fait supposer, animé de sa passion irréfléchie pour moi, éclairé d’une intelligence bien supérieure aux instincts de la foule, il avait cherché, à prix d’or, des complices parmi le populaire des faubourgs de Naples, leur donnant libéralement et leur promettant davantage s’ils voulaient s’unir à lui, tel jour, à telle heure, sur la place de Conradin, autour de l’échafaud, pour crier grâce et pour l’aider à enlever sa maîtresse, injustement accusée