Page:Lamartine – Antoniella.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
224
ANTONIELLA

le tonnerre ; puis, interrogé par ses camarades, il ne répondit rien, et, le lendemain matin, on trouva à la diane sa chambre vide, et, sur son lit, une lettre adressée à son lieutenant.

La voici, cette lettre ; je l’ai encore, et je vous la confie pour me la rendre avant mon dernier soupir.

« Palerme, la nuit de ma désertion.
« Mon lieutenant.

« Les hommes sont trompeurs ; mais ils sont plus souvent trompés.

« Hier, la vivandière nous a apporté une complainte de Naples, où une jeune fille, certainement innocente comme l’enfant qui vient de naître, est accusée du plus grand des