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ANTONIELLA

comparu pour être confrontées l’une avec l’autre, j’ai voulu, en entrant dans l’audience, te faire comprendre de ne pas me démentir quand j’allais t’accuser ; voilà pourquoi mon accusation, en apparence si ingrate et si mensongère, t’a écrasée d’étonnement et t’a enlevé la parole et la présence d’esprit pour me démentir ; voilà pourquoi, enfin, tu as été presque condamnée à mourir, et pourquoi, après ta mort, la mienne devient certaine, quand je m’accuserai moi-même de t’avoir envoyée, innocente, au ciel, par mon odieuse calomnie ! Me comprends-tu maintenant ? Oui, nous serons mortes toutes les deux, soustraites à jamais à tous les martyres que nous souffrons depuis trois ans ensemble pour les enfants ; mais ces enfants, plus