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ANTONIELLA

le corps en apparence inanimé de la victime, notre arrivée au bord du Liri, le geste forcené d’Annunziata arrachant le corps de mon tablier et le lançant par les pieds aux flots débordés du torrent, puis le léger cri de l’enfant assassiné au moment où il tomba dans les eaux, ce cri qui révèle que la victime était vivante, et qui lègue le remords aux assassins, une preuve à la justice, une vengeance à la société ! ce cri qui ne cessera de retentir à nos oreilles jusqu’à ce que Annunziata ait expiré sur l’échafaud son épouvantable forfait !

Il demanda la mort pour elle ; pour moi, victime innocente d’abord et à demi trompée des embûches de cette compagne perverse, il me recommanda à l’indulgence des juges, à la pitié de l’opinion, à la cor-