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ANTONIELLA

de la colline ; jetons-le dans le lit torrentueux du Liri, qui coule au pied du Pausilippe et qui le roulera à la mer ; ainsi tous les vestiges disparaîtront. »

« Je me relevai. La vie paraissait revenir à l’enfant ; nous le portâmes tour à tour. sans être arrêtées, jusqu’au torrent grossi par les pluies d’automne. Je voulus l’y lancer, la pitié me retint, je n’en eus pas le courage ; mais Annunziata, plus forte, le prit par un pied, et le lança loin de nous dans le gouffre.

« Un faible cri retentit et fut étouffé par la clameur des eaux.

« — Viens, me dit Annunziata en m’embrassant. Le Liri seul connaît ce mystère. Sauvons-nous, et oublie toi-même qu’un crime te fit mère, et que l’amitié à partagé