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ANTONIELLA.

mangeaient leur suffisance, sans se douter de la pénurie de leur mère.

LI

Mais, après un an d’une vie pareille, ces malheureux enfants furent la cause involontaire de mauvais bruits qui coururent sur nous dans les environs de notre cour.

Il y avait, dans un petit verger qui dépendait d’une maison riche bâtie sur une éminence au-dessus de nous, deux figuiers chargés de figues que les maîtres ne se donnaient pas la peine de ramasser, mais dont le vent d’automne faisait tomber une à une les figues trop mûres pour le nourrin favori