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ANTONIELLA

draps de lit et les torchons du pauvre peuple, me chargea de ranimer la flamme et de souffler les charbons en éventant le feu, de temps en temps, avec un éventail de feuillage, pendant qu’elle allait panser la blessure de son mari, refaire sa couche, balayer et nettoyer le plancher de sa chambre.

Les jumeaux, qui jouaient non loin de là sur la poussière tiède du matin, sous les sureaux où séchait la lessive, essayaient par moments de se lever sur leurs grosses jambes, retombant après avoir fait quelques pas ; puis venaient, sur leurs pieds et sur leurs mains, trébucher entre mes genoux. Comme c’était gai, en comparaison des derniers jours solitaires et des jours d’agonie que j’avais passés dans la cham-