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ANTONIELLA.

en me voyant et en m'embrassant comme si j'avais été sa propre fille.

Puis, quand il eut recouvré la parole :

« Pauvre Antoniella ! me dit-il, toi qui as été élevée dans l’aisance, et qui n'avais qu’à choisir parmi les colliers de ta mère celui que tu porterais le jour de tes noces, hélas ! tu ne devais pas t'attendre à ce que Annunziata, dont tu fis, avec tant de grâce, la dot et le mariage, serait à son tour ta providence, et t’arracherait au désespoir dans sa propre maison, sans pouvoir même t'offrir autre chose qu’une place pour dormir à côté d'elle et de ses deux jumeaux, sur le plancher ! Mais il faut bien se contenter de ce que Dieu nous offre, quand il nous l'offre par un cœur dévoué et qui se donne le premier lui-même à nous. Tu ne