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premiers traits de l’organisation dans des masses où il n’en existoit pas ; et ensuite l’usage et les mouvemens de la vie développent et composent les organes. (Rech sur les Corps vivans, p. 92).

Quelque extraordinaire que puisse paroître cette proposition, on ne pourra s’empêcher de suspendre tout jugement qui tende à la rejeter, si l’on prend la peine d’examiner et de peser sérieusement les considérations que je vais exposer.

Les anciens philosophes ayant observé le pouvoir de la chaleur, avoient remarqué l’extrême fécondité que les différentes parties de la surface du globe en reçoivent de toutes parts, à mesure qu’elle y est plus abondamment répandue ; mais ils négligèrent de considérer que le concours de l'humidité est la condition essentielle qui rend la chaleur si féconde et si nécessaire à la vie. Néanmoins, s’étant aperçus que la vie, dans tous les corps qui la possèdent, puise dans la chaleur son soutien et son activité, et que sa privation amène partout la mort, ils sentirent, avec raison, que non-seulement la chaleur étoit nécessaire au soutien de la vie, mais qu’elle pouvoit même la créer, ainsi que l’organisation.

Ils reconnurent donc qu’il s’opéroit des générations directes, c’est-à-dire, des générations