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ganique, est non-seulement de développer l’organisation, tant que ce mouvement n’est point affoibli par l’indurescence que la durée de la vie produit dans les organes ; mais que ce mouvement des fluides a, en outre, la faculté de composer peu à peu l’organisation, en multipliant les organes et les fonctions à remplir, à mesure que de nouvelles circonstances dans la manière de vivre, ou que de nouvelles habitudes contractées par les individus, l’excitent diversement, exigent de nouvelles fonctions, et conséquemment de nouveaux organes.

J’ajoute à ces considérations, que plus le mouvement des fluides est rapide dans un corps vivant, plus il y complique l’organisation, et plus alors le système vasculaire s’y ramifie.

C’est du concours non interrompu de ces causes et de beaucoup de temps, ainsi que d’une diversité infinie de circonstances influentes, que les corps vivans de tous les ordres ont été successivement formés.


L’organisation végétale s’est aussi formée dans un tissu cellulaire.

Que l’on se représente un tissu cellulaire, dans lequel, par certaines causes[1], la nature

  1. L’analise chimique a fait voir que les substances animales abondent en azote, tandis que les substances végétales sont dépourvues de cette matière, ou n’en contiennent que dans de très-petites proportions. Il y a donc entre la nature des substances animales et celle des substances végetales une différence reconnue : or, cette différence peut être cause que les agens qui produisent l’orgasme et l’irritabilité des animaux, ne peuvent établir les mêmes facultés dans les parties des végétaux vivans.