Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/435

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ses fonctions, ou que l’état de l’hypocéphale ne lui permet plus de les exécuter.

Cabanis ne s’étant fait aucune idée du pouvoir de notre sentiment intérieur, et ne s’étant point aperçu que ce sentiment constitue en nous une puissance que le besoin, que le moindre désir, en un mot, qu’une pensée excitent et peuvent émouvoir, et qu’alors il a la faculté de mettre en action la portion libre de notre fluide nerveux, et de diriger ses mouvemens, soit dans notre organe d’intelligence, soit dans l’envoi qu’il en fait aux muscles qui doivent agir, fut, néanmoins, forcé de reconnoître que le système nerveux entre souvent de lui-même en activité, sans qu’il y soit porté par des impressions étrangères ; et qu’il peut même écarter ces impressions et se soustraire à leur influence, puisqu’une forte attention, une méditation profonde suspendent l’action des organes sentans externes.

« C’est ainsi, dit ce savant, que s’exécutent les opérations de l’imagination et de la mémoire. Les notions des objets qu’on se rappelle et qu’on se représente, ont bien été fournies, le plus communément il est vrai, par les impressions reçues dans les divers organes : mais l’acte qui réveille leur trace, qui les offre au cerveau sous leurs images propres, qui met cet organe en état d’en former une foule de combinaisons nouvelles,