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J’ajouterai encore que, comme la pensée est une action, elle consomme du fluide nerveux ; et que, par conséquent, lorsqu’elle est trop long-temps soutenue, elle fatigue, épuise, et nuit à toutes les autres fonctions organiques, surtout à la digestion.

Enfin, je terminerai par cette remarque que je crois fondée ; savoir : que la portion disponible de notre fluide nerveux augmente ou diminue selon certaines circonstances ; en sorte que, tantôt elle est abondante et plus que suffisante pour la production d’une longue suite d’attention et de pensées, tandis que tantôt elle ne sauroit suffire et ne pourroit fournir à l’exécution d’une suite d’actes d’intelligence, qu’au détriment des fonctions des autres organes du corps.

De là, ces alternatives dans l’activité et la langueur de la pensée qu’a citées Cabanis ; de là, cette facilité dans certains temps, et cette difficulté dans d’autres, qu’on éprouve pour maintenir son attention et exécuter une suite de pensées.

Lorsqu’on est affoibli par les suites d’une maladie ou par l’âge, les fonctions de l’estomac s’exécutent avec peine ; elles exigent, pour s’opérer, l’emploi d’une grande portion du fluide nerveux disponible. Or, si, pendant ce travail de l’estomac, vous détournez le fluide nerveux qui va