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contrastes, d’autres idées, et d’après celles-ci, d’autres encore, comme dans les opérations de l'imagination.

Toute pensée seroit-elle ou un acte de mémoire, ou un jugement ? Je l’avois d’abord supposé ; et dans ce cas, la pensée ne seroit pas une faculté particulière de l’intelligence, distincte des souvenirs et des jugemens. Je crois cependant qu’il faut ranger cet acte de l’entendement au nombre de ses facultés particulières et principales ; car la pensée qui constitue la réflexion, c’est-à-dire, celle qui consiste dans la considération ou l’examen d’un objet, est plus qu’un acte de mémoire, et n’est pas encore un jugement. Effectivement, les comparaisons et les recherches de rapports entre des idées, ne sont pas simplement des souvenirs, et ne sont pas non plus des jugemens ; mais presque toujours ces pensées se terminent par un jugement ou par plusieurs.

Quoique tous les actes de l’entendement soient des pensées, on peut donc regarder la pensée elle-même comme le résultat d’une faculté particulière de l’intelligence, puisque certains de ces actes ne sont point simplement de la mémoire, ni positivement des jugemens.

S’il est vrai que toutes les opérations de l’intelligence soient des pensées ; il l’est aussi que les