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fluide en question agit sur un organe tellement délicat, et d’une mollesse si considérable, et se trouve alors dans des interstices si étroits, dans des cavités si petites, qu’il peut imprimer sur leurs parois délicates, des traces plus ou moins profondes de chaque sorte de mouvement dont il peut être agité.

Ne sait-on pas que, dans la vieillesse d’un individu, l’organe de l’intelligence ayant perdu une partie de sa délicatesse et de sa mollesse, les idées se gravent plus difficilement et moins profondément ; que la mémoire qui se perd de plus en plus, ne rappelle alors que les idées anciennement gravées sur l’organe, parce qu’elles furent, à cette époque, plus faciles à imprimer et plus profondes ?

En outre, ne s’agit-il pas uniquement, à l’égard du phénomène organique des idées, de relations entre des fluides en mouvement et l’organe spécial qui contient ces fluides ? Or, pour des opérations aussi promptes que les idées et que tous les actes d’intelligence, quel autre fluide peut les produire, si ce n’est le fluide subtil et invisible des nerfs, fluide si analogue à l’électricité ; et quel organe plus approprié pour ces opérations délicates que le cerveau ?

Ainsi, une idée simple ou directe se forme lorsque le fluide des nerfs agité par quelqu’impres-