VOICI le sujet le plus curieux, le plus intéressant,
et à la fois le plus difficile dont l’homme puisse
s’occuper dans ses études de la nature ; celui où
il lui importeroit beaucoup d’avoir des connoissances
positives, et celui cependant qui semble
lui offrir le moins de moyens pour en acquérir
de pareilles.
Il s’agit de savoir comment des causes purement physiques, et par conséquent de simples relations entre différentes sortes de matières, peuvent produire ce que nous nommons des idées ; comment avec des idées simples ou directes, ces relations peuvent former des idées complexes ; en un mot, comment avec des idées de quelque genre que ce soit, ces mêmes relations peuvent donner lieu à des facultés aussi étonnantes que celles de penser, de juger, d’analiser, et de raisonner.
Il semble qu’il faille être plus que téméraire pour entreprendre une pareille recherche, et pour se flatter de trouver la source de ces mer-