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c’est-à-dire, à créer, au moyen du système nerveux, ce sentiment intérieur, source de la force qui fait produire les actions, elle perfectionna ensuite son ouvrage, en créant une seconde puissance intérieure, celle de la volonté, qui naît des actes de l’intelligence, et qui seule peut réussir à faire varier les actions habituelles.

La nature n’eut besoin, pour cela, que d’ajouter au système nerveux un nouvel organe, celui dans lequel s’exécutent les actes de l’intelligence ; et que de séparer du foyer des sensations, ou des perceptions, l’organe où se forment les idées, les comparaisons, les jugemens, les raisonnemens, en un mot, les pensées.

Ainsi, dans les animaux les plus parfaits, la moelle épinière sert ou fournit au mouvement musculaire des parties du corps, et à l’entretien des fonctions vitales ; tandis que le foyer des sensations, au lieu d’être placé dans l’étendue ou dans quelque point isolé de cette moelle épinière, se trouve évidemment concentré à son extrémité supérieure ou antérieure, dans la partie inférieure du cerveau. Ce foyer des sensations est conséquemment très-rapproché de l’organe dans lequel s’exécutent les différens actes de l’intelligence, sans être néanmoins confondu avec lui.

L’organisation animale étant parvenue au