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organes qui sont essentiels à son existence ; cependant, lorsque l’individu consume abondamment la portion de ce fluide, dont il disposoit pour ses actions, il nuit alors à l’intégrité des fonctions de ses organes vitaux. En effet, dans cette circonstance, la portion, non disponible du fluide nerveux, fournit à la réparation du fluide disponible qui a été dissipé. Or, cette portion, trop diminuée par cette cause, ne fournit plus qu’incomplétement aux opérations des organes vitaux, et dès lors les fonctions de ces organes languissent, en quelque sorte, et ne s’exécutent qu’imparfaitement.

L’homme qui tient aux animaux, par son organisation, est principalement dans le cas d’altérer ses forces physiques de cette manière ; car, de toutes ses actions, celles qui consument le plus de son fluide nerveux, sont les actes trop prolongés de son entendement, ses pensées, ses méditations, en un mot, les travaux soutenus de son intelligence. Alors ses digestions languissent, deviennent plus imparfaites, et ses forces physiques s’altèrent proportionnellement.

La considération de la consommation qui se fait du fluide nerveux, dans les mouvemens et les actions des animaux, est trop bien connue pour qu’il soit nécessaire de m’étendre davantage sur ce sujet ; mais je dirai qu’elle seule suffiroit