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Ainsi, dans l’emploi du fluide invisible dont il s’agit, l’individu en consume proportionnellement à la durée de l’action qu’il lui fait produire, ou à l’effort qu’exige cette action ; et il en épuiseroit la portion dont il peut disposer, s’il continuoit trop long-temps de suite des actions qui en consument beaucoup.

De là, le besoin que la nature fait naître en lui de se livrer au repos après un certain temps d’action : il tombe alors dans le sommeil ; et le fluide épuisé s’étant réparé pendant ce repos, cet individu retrouve des forces en s’éveillant.

La consommation des forces et, par conséquent, du fluide nerveux qui en est la source, se rend donc évidente dans toutes les actions trop prolongées, ou dans celles qui sont pénibles, et que pour cela l’on nomme fatigantes.

Si vous marchez trop long-temps de suite, vous vous fatiguez au bout d’un temps relatif à l’état de vos forces ; si vous courez, vous vous fatiguez beaucoup plutôt encore, parce que vous dissipez alors plus promptement et plus abondamment le principe de vos forces ; enfin, si vous prenez un poids de 15 ou 20 livres, et que, le bras étendu et horizontal, vous le souteniez dans cette situation, dans le premier instant de cette action, vous y trouverez assez de facilité, parce