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individus, et qu’elle est extrême dans d’autres.

On doit distinguer les émotions que nous fait éprouver la sensation des objets extérieurs, de celles qui nous viennent des idées, des pensées, en un mot, des actes de notre intelligence ; les premières constituent la sensibilité physique, tandis que les secondes, par leur susceptibilité plus ou moins grande, caractérisent la sensibilité morale que nous allons considérer.

Sensibilité morale.

La sensibilité morale, à laquelle on donne ordinairement le nom général de sensibilité, est fort différente de la sensibilité physique dont j’ai déjà fait mention ; la première n’étant excitée que par des idées et des pensées qui émeuvent notre sentiment intérieur ; et la seconde ne se manifestant que par des impressions qui se produisent sur nos sens, et qui peuvent pareillement émouvoir le sentiment intérieur dont nous sommes doués.

Ainsi, la sensibilité morale, dont on a, mal à propos, supposé le siége dans le cœur, parce que les différens actes de cette sensibilité affectent plus ou moins les fonctions de ce viscère, n’est autre chose que l’exquise susceptibilité de s’émouvoir, que possède le sentiment intérieur