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On voit donc, d’après les considérations que je viens d’exposer, que la cause excitatrice des mouvemens vitaux se trouve nécessairement dans des fluides invisibles, subtils, pénétrans, et toujours actifs, dont les milieux environnans ne sont jamais dépourvus ; et que le principal élément de cette cause est celui qui entretient un orgasme essentiel à l’existence de la vie ; enfin, que c’est véritablement le calorique ; ce que les observations suivantes feront mieux sentir.

Je n’ai besoin d’aucune citation particulière à cet égard, parce que le fait général qui s’y rapporte est assez connu. On sait que la chaleur, dans de certaines proportions, est généralement nécessaire à tous les corps vivans, et qu’elle l’est principalement aux animaux. Lorsqu’elle s’affoiblit jusqu’à un certain point, l’irritabilité des animaux perd de son intensité, les actes de leur organisation diminuent d’activité, et toutes les fonctions languissent ou s’exécutent avec lenteur, surtout dans ceux de ces animaux en qui aucune production de calorique intérieur ne s’opère. Lorsqu’elle s’affoiblit encore davantage, les animaux les plus imparfaits périssent, et un grand nombre des autres tombent dans un engourdissement léthargique, et n’ont plus qu’une vie suspendue : ils la perdroient tous successivement, si cette diminution de chaleur s’accroissoit encore