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d’agir et de se mouvoir, par des organes musculaires, existe dans un plus grand nombre d’animaux que celle de sentir.

Pour préjuger l’existence du système musculaire dans les animaux où elle paroît douteuse, il importe de considérer si les parties de ces animaux offrent, aux attaches des fibres musculaires, des points d’appui d’une certaine consistance ou fermeté ; car, par l’habitude d’être tiraillés, ces points d’attache s’affermissent progressivement.

On est assuré que le système musculaire existe dans les insectes, et dans tous les animaux des classes postérieures ; mais la nature a-t-elle établi ce système dans des animaux plus imparfaits que les insectes ? Si elle l’a fait, on peut penser, à l’égard des radiaires, que ce n’est guères que dans les échinodermes et dans les fistulides, et non dans les radiaires mollasses : peut-être a-t-elle ébauché ce système dans les actinies ; la consistance assez coriace de leur corps autorise à le croire ; mais on ne sauroit supposer son existence dans les hydres, ni dans la plupart des autres polypes, et encore moins dans les infusoires.

Il est possible que, lorsque la nature a commencé l’établissement d’un système d’organes particulier quelconque, elle ait choisi les circonstances favorables à l’exécution de cette création ;