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été obtenus, doivent ensuite exister dans tous les corps vivans qui, dans l’ordre naturel, viennent après ceux qui les possèdent, à moins que quelque avortement ne les ait fait disparoître. Mais avant l’animal ou le végétal qui, le premier, a obtenu cet organe, ce seroit en vain qu’on chercheroit, parmi des corps vivans plus simples et plus imparfaits, soit l’organe, soit la faculté en question ; ni cet organe, ni la faculté qu’il procure ne sauroient s’y rencontrer. S’il en étoit autrement, toutes les facultés connues seroient communes à tous les corps vivans, tous les organes se rencontreroient dans chacun de ces corps, et la progression dans la composition de l’organisation n’auroit pas lieu.

Il est, au contraire, bien démontré par les faits, que l’organisation offre une progression évidente dans sa composition, et que tous les corps vivans ne possèdent pas les mêmes organes. Or, je ferai voir dans l’instant que, faute d’avoir suffisamment considéré l’ordre de la nature dans ses productions, et la progression remarquable qui se trouve dans la composition de l’organisation, les naturalistes ont fait des efforts très-infructueux pour retrouver dans certaines classes, soit d’animaux, soit de végétaux, des organes et des facultés qui ne pouvoient s’y rencontrer.

Il faut donc, dans l’ordre naturel des animaux,