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à sentir que ces pertes résultent des altérations que les fluides et même les solides de ces corps éprouvent continuellement dans leur état et leur nature. Enfin, bien des personnes encore ont de la peine à se persuader que ce sont les résultats de ces altérations et des changemens ou combinaisons qui s’opèrent sans cesse dans les fluides essentiels des corps vivans, qui donnent lieu à la formation des différentes matières sécrétoires, ce que j’ai déjà établi[1].

Or, s’il est vrai, d’une part, que les pertes emportent du corps vivant moins de matières fixes, terreuses et toujours concrètes, que de matières fluides, et surtout que de matières coercibles ; et de l’autre part, que la nutrition fournit graduellement aux parties plus de matières fixes que de matières fluides et de substances coercibles ; il en résultera que les organes acquerront peu à peu une rigidité croissante qui les rendra progressivement moins propres à l’exécution de leurs fonctions, ce qui a effectivement lieu.

Loin que tout ce qui environne les corps vivans tende à les détruire, ce que l’on répète dans tous les ouvrages physiologiques modernes ; je suis convaincu, au contraire, qu’ils ne conservent leur

  1. Mémoires de Phys. et d’Hist. nat., p. 260 à 263 ; et Hydrogéologie, p. 112 à 115.