Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peuvent être non-seulement inutiles, mais encore nuisibles. Le mollet est formé par deux muscles puissants qui s’insèrent au talon par l’intermédiaire du tendon d’Achille; à côté d’eux se trouve un autre muscle long, mince, incapable d’une action énergique, le plantaire grêle. Ce muscle, ayant les mêmes attaches que les jumeaux, semble un mince fil de coton accolé à un gros câble de navire. Pour nous, il est sans utilité, et la rupture de ce muscle, causée par un effort pour sauter, donne lieu à l’accident douloureux connu sous le nom de coup de fouet, et dont la guérison nécessite un repos prolongé. Chez le chat et les animaux du même genre, le tigre, la panthère, le léopard, ce muscle est aussi fort que les deux jumeaux, et rend ces animaux capables d’exécuter des bonds prodigieux quand ils s’élancent sur leur proie. Autre exemple: dans les herbivores, le cheval, le bœuf et certains rongeurs, le gros intestin présente un grand appendice en forme de cul-de-sac, appelé cœcum, qui se rattache au régime purement herbivore de ces animaux: chez l’homme, dont la nourriture n’est pas exclusivement végétale, le cœcum se réduit à un petit corps cylindrique dont la cavité admet à peine une soie de sanglier; c’est l'appendice vermiforme. Inutile à la digestion, puisque les aliments