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plumes. Toutes ces particularités sont pour lui le résultat des efforts faits par l’animal pour se soutenir dans un milieu aérien. La science ne possède pas encore assez de faits pour pouvoir démontrer directement chacune de ces assertions; néanmoins elle nous fournit déjà quelques preuves qui permettent de prévoir qu’un jour la démonstration sera complète. L’illustre naturaliste avait remarqué que, chez les animaux qui vivent sur les arbres et qui s’élancent de l’un à l’autre, la répétition de cet exercice pendant une longue suite de générations amenait le développement d’une membrane en forme de parachute étendue de chaque côté du corps, depuis le membre antérieur jusqu’au membre postérieur. Ainsi parmi les écureuils on en connaît maintenant sept espèces désignées sous le nom d’écureuils volants {Pteromys), munies de ce parachute qui leur permet de se laisser choir sans danger du haut des arbres qu’ils habitent. Dans les marsupiaux frugivores, on distingue également un groupe (Petaurus) d’animaux australiens qui sont munis d’un parachute. Enfin chez le galéopithèque, animal intermédiaire entre les singes et les chauves-souris, ce parachute s’étend depuis le cou jusqu’à la queue et forme un véritable manteau; en le déployant, le singe volant peut s’élancer