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dans le lac qui avoisine la ville de Mexico. Un grand nombre de ces animaux ayant été donnés à la ménagerie du Muséum d’histoire naturelle de Paris, la plupart ne se modifièrent pas: mais le 10 octobre 1865, M. Auguste Duméril remarqua que plusieurs présentaient des taches jaunes, leur crête caudale s’atrophiait, ainsi que les branchies, et le 6 novembre de jeunes axolotls s’étaient transformés en un triton du genre Amblystoma, dont les espèces habitent l’Amérique du Nord, c’est-à-dire en un animal amphibie respirant par des poumons, dépourvu de branchies et à queue cylindrique. Le même savant eut l'idée de couper les branchies d’un certain nombre d’axolotls; quelques-uns se métamorphosèrent en tritons, d’autres restèrent à l’état de têtards. Ajoutons que, ces axolotls se multipliant, ce fait nous démontre que la reproduction bien connue des protées ne prouve en aucune manière qu’ils ne soient pas les têtards d’un reptile encore inconnu. Il existe encore des animaux qui ne sont probablement que des êtres n’ayant pas subi toutes leurs métamorphoses; je citerai les ménobranches, qui ont, comme le protée, des branchies extérieures et quatre pattes, la grande sirène lacertine des rizières de la Caroline, munie de trois houppes de branchies saillantes, mais n’ayant