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déjà noté cette particularité. Les feuilles flottantes du nénuphar jaune sont étalées à la surface de l’eau; ce sont des disques arrondis, mais les feuilles submergées sont presque transparentes et bosselées comme celles du chou pommé. Ces deux modifications morphologiques , la forme rubanaire et la forme bosselée, deviennent constantes et permanentes dans les plantes marines : la première dans les laminaires, les zostères, les cymodocées, la seconde dans les ulvacées.

Un autre effet de l’eau, c’est de favoriser la formation de lacunes qui renferment de l’air. Ainsi les rameaux de l'utriculaire portent des petites vessies aériennes appelées ascidies. Dans l'Aldrovandia vesiculosa, ce sont les feuilles elles-mêmes, dans certains Fucus, ce sont les frondes qui deviennent vésiculeuses. Le pétiole des feuilles aériennes du Trapa natans, du Pontederia crassipes, se remplit également d’air. De même, les tiges de beaucoup de plantes aquatiques, les Nymphœa, les Nelumbium, les Jussiœa, l'Aponogeton dystachion, les pilulaires, les joncs, sont creusées de grandes lacunes aériennes cloisonnées[1]. L’eau a même le pouvoir de transformer certains organes et de les adapter

  1. Duval-Jouve, De quelques joncs à feuilles cloisonnées. 1872.