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moyen sans bornes avec lequel elle a fait les plus grandes choses comme les moindres. » Le premier, il distingua[1] les fossiles littoraux des fossiles pélagiens ; mais personne aujourd’hui ne saurait accepter son idée que les mers se creusent par l’action des marées, et se déplacent à la surface de la terre sans que le niveau relatif des différents points de cette surface ait changé. En présence des faits connus, il est impossible d’attribuer l’origine de toutes les vallées au creusement des eaux. Autant les déductions de Lamarck ont été judicieuses et souvent prophétiques dans la science des êtres organisés, qu’il connaissait si bien, autant elles sont aventureuses, hasardées et démenties par l’avenir dans les sciences qui lui étaient étrangères : comme les métaphysiciens, il construisait des édifices en l’air, et, comme les leurs, les siens se sont écroulés faute de base.

Achevons la biographie de Lamarck. Fixé dans ses irrésolutions scientifiques par sa chaire du Muséum et le devoir de classer les collections, il se livra tout entier à ce double travail. En 1802, il publia ses Considérations sur l’organisation des corps vivants, en 1809 sa Philosophie zoologique, développement des Considérations, et

  1. Hydrogéologie p. 72