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que les oiseaux, etc., ne soient pas des classes bien isolées, formées par la nature. Ce n'est, malgré cela, qu'une illusion, et c'est à la fois un résultat des bornes de nos connaissances à l'égard des animaux qui existent ou qui ont existé. Plus nous avançons nos connaissances d'observation, plus nous acquérons des preuves que les limites des classes, même de celles qui paraissent le plus isolées, sont dans le cas de se voir effacées par nos nouvelles découvertes. Déjà les ornithorinques et les échidnées semblent indiquer l'existence d'animaux intermédiaires entre les oiseaux et les mammifères. Combien les sciences naturelles n'auraient-elles pas à gagner, si la vaste région de la Nouvelle-Hollande et bien d'autres nous étaient plus connues!

Si les classes sont la première sorte de divisions que l'on parvient à établir dans un règne, il s'ensuit que les divisions que l'on pourra former entre les objets qui appartiennent à une classe, ne peuvent être des classes; car il est évidemment inconvenable d'établir des classes dans une classe. C'est cependant ce que l'on a fait: Brisson, dans son Ornithologie, a divisé la classe des oiseaux en différentes classes particulières.

De même que la nature est partout régie par des lois, l'art, de son côté, doit être assujetti à des règles. Tant qu'il en manquera, ou qu'elles ne seront pas suivies, ses produits seront vacillans, et son objet sera manqué.