Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à rechercher l'ordre même de la nature pour leur distribution, qu'on n'en soupçonnait même pas l'existence.

De là naquirent des classifications de toutes les sortes, des systèmes et des méthodes artificielles, fondés sur des considérations tellement arbitraires, que ces distributions subirent dans leurs principes et leur nature des changements presque aussi fréquents qu'il y eut d'auteurs qui s'en sont occupés.

A l'égard des plantes, le système sexuel de Linné, tout ingénieux qu'il est, présente une distribution systématique générale, et, relativement aux insectes, l'entomologie de Fabricius offre une distribution systématique particulière.

Il a fallu que la philosophie des sciences naturelles ait fait, dans ces derniers temps, tous les progrès que nous lui connaissons, pour que l'on soit enfin convaincu, au moins en France, de la nécessité d'étudier la méthode naturelle, c'est-à-dire de rechercher dans nos distributions, l'ordre même qui est propre à la nature; car cet ordre est le seul qui soit stable, indépendant de tout arbitraire, et digne de l'attention du naturaliste.

Parmi les végétaux, la méthode naturelle est extrêmement difficile à établir, à cause de l'obscurité qui règne dans les caractères d'organisation intérieure de ces corps vivants, et dans les différences qu'à cet égard peuvent offrir les plantes des diverses familles. Cependant, depuis les savantes observations