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prodigieuse de corps naturels que nous pouvons observer, et qui sont infiniment diversifiés entre eux.

Mais ces classifications, dont plusieurs ont été si heureusement imaginées par les naturalistes, ainsi que les divisions et sous-divisions qu'elles présentent, sont des moyens tout-à-fait artificiels. Rien de tout cela, je le répète, ne se trouve dans la nature, malgré le fondement que paraissent leur donner certaines portions de la série naturelle qui nous sont connues, et qui ont l'apparence d'être isolées. Aussi l'on peut assurer que, parmi ses productions, la nature n'a réellement formé ni classes, ni ordres, ni familles, ni genres, ni espèces constantes, mais seulement des individus qui se succèdent les uns aux autres, et qui ressemblent à ceux qui les ont produits. Or, ces individus appartiennent à des races infiniment diversifiées, qui se nuancent sous toutes les formes et dans tous les degrés d'organisation, et qui chacune se conservent sans mutation, tant qu'aucune cause de changement n'agit sur elles.

Exposons quelques développements succincts à l'égard de chacune des six parties de l'art, employées dans les sciences naturelles.

Les distributions systématiques. J'appelle distribution systématique, soit générale, soit particulière, toute série d'animaux ou de végétaux qui n'est pas conforme à l'ordre de la nature, c'est-à-dire